Les premiers résultats d’une simulation carbone en grandes cultures
Améliorer la production des intercultures est une des pratiques identifiées dans le label bas carbone grandes cultures pour améliorer son bilan carbone.
Lancé l’année dernière, le programme de rémunération du carbone de Soil Capital prend de l’ampleur pour cette deuxième saison, avec la possibilité d’accueillir 1 000 agriculteurs, payés minimum 27,50 € la tonne de carbone stockée ou évitée grâce à leurs pratiques. Un programme qui s’adresse principalement aux exploitants en grandes cultures.
Un an après son lancement, le programme de rémunération du carbone de Soil Capital a permis de rémunérer 150 agriculteurs (en conventionnel ou en bio) sur 35 000 ha, stockant 15 000 tonnes de CO2 soit l’équivalent des émissions d’environ 1 350 Français. Pour répondre à l’engouement des agriculteurs sur cette question, l’entreprise a levé des fonds pour accueillir cette année 11 000 exploitants agricoles et les payer 27,50 € par tonne de carbone évitée ou stockée grâce aux pratiques agricoles plus vertueuses.
Chuck de Liedekerke, co-fondateur et CEO de Soil Capital, est revenu sur le principe de ce programme et ses premiers enseignements, le 16 septembre. Après un diagnostic de référence sur l’exploitation, destiné à déterminer si l’agriculteur est émetteur ou stockeur, le profil de rémunération est établi (la référence étant l’année zéro pour l’agriculteur émetteur, et la référence régionale pour l’agriculteur stockeur). Ensuite, chaque année pendant cinq ans, l’exploitant agricole se verra émettre des certificats pour les tonnes de carbones évitées ou stockées. 80% de ces certificats seront vendus immédiatement au prix minimum de 27,5 € avec un paiement annuel. À la fin des cinq années, l’agriculteur s’engage à maintenir le carbone stocké pendant les cinq ans suivants, avant de recevoir la rémunération des 20% restants.
Nicolas Verschuere, co-fondateur et directeur agronomique de Soil Capital, a détaillé les cinq pratiques principales ayant un effet sur le stockage du carbone : la fertilisation, et notamment le remplacement des engrais de synthèses par des intrants organiques, la couverture des sols avec des plantes vivantes, la diversification de la rotation, la limitation de la perturbation du sol (éviter le labour), et l’agroforesterie.
Tous les systèmes d’exploitations peuvent stocker du carbone, tout comme les cultures industrielles, précise-t-il, mais une première année d’expérience a montré que les agriculteurs en semis direct et en bio sont les plus grands stockeurs. Ainsi, un agriculteur conventionnel a une empreinte carbone moyenne de 0,12 tonne équivalent CO2 (TCO2e)/ha, tandis que celle d’un exploitant en bio est de – 1,08. Celle du labour est de 0,74, quand celle des techniques culturales simplifiées (TCS) est réduite à – 0,26 et celle du semis direct, à – 1,29 TCO2e/ha.
À titre d’exemple, un agriculteur en conventionnel sur 200 ha, émettant 1,5 T CO2e/ha, avec des couverts végétaux sur 19% de la rotation, pas de fertilisation organique et en 100% labour, peut réduire son empreinte à 0,73 TCO2e/ha avec des couverts végétaux sur 38% de la rotation et un travail du sol en 100% TCS, ce qui représente un gain minimum de 2 600 € pour l’année 1, explique Nicolas Vershuere. Un agriculteur qui pousse plus loin cette dynamique, avec des couverts végétaux sur 60% de la rotation, une fertilisation organique à 50% et un travail du sol toujours en 100% TCS peut, lui, gagner 4 600 € minimum en année 1.
Les inscriptions au programme de rémunération carbone pour la saison en cours sont désormais ouvertes jusqu’en février 2022. Il est possible de s’inscrire ici.
Améliorer la production des intercultures est une des pratiques identifiées dans le label bas carbone grandes cultures pour améliorer son bilan carbone.
Ils s’appellent Senti V, Robotti ou Ag Bot et ont pour mission d’aider le chef d’exploitation dans ses prises de décision et surtout d’alléger son travail. Mais il y a encore des freins...