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Alors que la méthode grandes cultures du label bas carbone vient d’être validée par le ministère de la transition écologique, CarbonThink publie les premiers résultats du test réalisé dans 10 exploitations de la région Grand Est.
Dix exploitations agricoles du Grand Est ont testé en avant-première la nouvelle méthodologie du Label bas carbone grandes cultures dans le cadre du projet CarbonThink. Sept d’entre elles, situées en Champagne-Ardenne, sont dans un système betterave avec un sol à dominante crayeuse. Les trois autres, localisées en Alsace, présentent un système maïs avec des sols à dominante argilo-limoneuse.
Après avoir effectué un diagnostic carbone de référence, chaque exploitant a choisi parmi une dizaine de pratiques identifiées dans la méthodologie Grandes cultures celles qu’il pouvait mettre en œuvre sur son exploitation. Un bilan carbone hypothétique a ensuite été simulé.
Les principales pratiques retenues par les exploitants concernaient une hausse des amendements organiques, une augmentation de la production des intercultures et l’introduction de légumineuses dans la rotation.
Les simulations effectuées montrent qu’une meilleure gestion de la fertilisation azotée permet une forte réduction des émissions brutes : « 30 unités d’azote minéral permet d’économiser par exemple 350 kg de CO2 équivalent ». Quant au stockage du carbone dans les sols, il est augmenté par les apports de biomasse au sol, par les intercultures, les résidus et amendements organiques : « 1 t MS supplémentaire d’interculture par hectare permet d’économiser par exemple 680 kg de CO2 équivalent ».
Selon ses simulations, en moyenne, 0,5 tonne de CO2 a été évitée par hectare et par an mais il s’agit « d’une fourchette basse ne prenant pas en compte les bonnes pratiques déjà en place ».
Ces changements de pratiques ont aussi un coût, compris en moyenne entre 0 et 80 euros par hectare et par an, selon les résultats du projet CarbonThink. Pour les intercultures, le coût est important de 100 à 170 €/ha « du semis à la destruction en passant par l’achat des semences ».
Pour rentabiliser leurs pratiques bas carbone, le prix de la tonne de CO2 peut être inférieur à 30 €/t (prix actuel sur le marché volontaire du carbone) pour 30% des fermes étudiées. Il devrait s’élever à 55 €/t pour 30% d’entre elles. En revanche, pour 40% des exploitations, il devrait être supérieur à 100 € la tonne pour qu’un changement de pratique soit économiquement valable.
CarbonThink se poursuit. Les acteurs de ce projet sont désormais à la recherche d’une centaine d’exploitations grandes cultures du Grand Est intéressées par la lutte contre le changement climatique afin de s’engager dans un diagnostic carbone.
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