CIC Banque Privée, en lien étroit avec Crédit Mutuel Gestion et CIC Market Solutions, fait le point chaque mois sur un ou plusieurs points marquants de l’actualité et de ses conséquences économiques et financières. L’allocation d’actifs n’est abordée que si des changements interviennent.
Les craintes sur le calendrier des baisses de taux directeurs de la Fed1 se sont exacerbées ces dernières semaines – et à juste titre : les publications économiques sont venues rappeler la vigueur des pressions inflationnistes aux Etats-Unis.
Retenons tout particulièrement un marché du travail toujours très tendu, une absence de ralentissement de l’inflation (CPI et PCE)2, et des ventes au détail encore très vigoureuses. La baisse des indicateurs d’activité PMI3 et ISM4 a certes constitué un signal plus rassurant, mais cela n’a pas empêché un net recalage des attentes des investisseurs quant à l’assouplissement de la politique monétaire de la Fed, de trois baisses attendues en 2024 début avril à une seule baisse dorénavant.
Il n’est donc pas étonnant dans ce contexte d’observer un renchérissement du dollar (DXY5 : +1,1%) et une envolée des taux souverains américains (10 ans : +43 pb en avril). Si ces derniers ont entrainé en partie leurs pairs européens (+22 pb en Allemagne), la situation semble bien plus favorable sur le Vieux continent où l’économie semble avoir bel et bien dépassé son point bas, sans que les pressions inflationnistes ne semblent à ce stade redevenir menaçantes pour la BCE6.
Les marchés d’actions se sont une nouvelle fois montrés particulièrement résilients face à ce rebond des rendements obligataires, y compris réels. Le Stoxx Europe 6007 cède ainsi seulement -1% et le S&P 500 -3%8, soutenus en parallèle par une saison de résultats du premier trimestre 2024 (T1-2024) favorablement orientée, en particulier pour les géants américains de la technologie, et en dépit même de signaux de plus en plus mitigés quant à la dynamique liée à l’intelligence artificielle.
La palme de la surperformance revient cependant aux indices chinois qui rebondissent sensiblement (Hang Seng à +7%) après plusieurs mois difficiles, portés par des signaux plus favorables sur l’économie chinoise et de nouvelles mesures de soutien des autorités aux actifs domestiques.
Si ces dernières semaines auront également été marquées par un regain du risque géopolitique, celui-ci s’est finalement estompé à la faveur d’une désescalade des tensions entre l’Iran et Israël. En conséquence, l’or (2320 $/once actuellement vs un pic à 2413 $) et le Brent (84 $/baril vs un pic à 91,4 $) ont donc abandonné une bonne partie de la prime de risque géopolitique qui avait temporairement porté les cours sur des points hauts récents