Depuis le début du mois de mai, les statistiques économiques américaines ont quasiment toutes pointé vers un tassement de l’activité de bon augure pour la poursuite de la désinflation.
L’indicateur ISM1 manufacturier est ainsi désormais installé en territoire de contraction, avec en parallèle des dépenses de consommation un cran moins dynamiques, ou encore une normalisation additionnelle du marché du travail, en particulier visible via le ralentissement des hausses de salaires.
Ces éléments ont permis un repli des taux souverains en tendance, en particulier aux Etats-Unis (-40 pb pour l’échéance à 10 ans depuis début mai, autour de 4,30% actuellement), et un affaiblissement concomitant du dollar (-2% face aux principales devises, y compris face à l’euro à 1 € = 1,09 $ quasiment).
Des doutes persistent toutefois quant à la dynamique de la croissance américaine, avec par exemple le net rebond de l’ISM services au mois de mai, mettant la Fed2 dans une position moins confortable que celle de la BCE, qui a pour sa part pu entamer un premier mouvement de baisse de taux directeurs (de -25 pb) le 6 juin, tout en se gardant de s’engager davantage pour la suite.
Toutefois, la confiance des investisseurs en ressort globalement renforcée quant à la capacité des banques centrales à assouplir les conditions financières dans les mois à venir, ce qui a permis aux indices actions de tirer leur épingle du jeu depuis début mai (S&P 5003 : +6% ; Stoxx Europe 6004 : +3%), également aidés par une saison de résultats bien orientée d’une part (80% de surprises positives sur les bénéfices des entreprises du S&P 500, près de 60% pour celles du Stoxx Europe 600) et une forte dynamique qui se confirme dans la technologie en général et l’intelligence artificielle en particulier d’autre part.
Sur les places asiatiques, la tendance est un cran moins favorable (MSCI Emergents5 : +2% sur la même période), notamment en raison de doutes persistants concernant la dynamique économique chinoise (et ce en dépit du soutien renforcé de Pékin via des mesures ciblées), tandis que la victoire serrée de N. Modi suite au scrutin tenu en Inde a offert un soutien modéré au Sensex6 (également +2% depuis début mai).
Du côté des matières premières, les cours du brut ont été principalement pénalisés (-8% pour le Brent, un mouvement surtout entamé fin mai) par les conclusions à double tranchant du sommet de l’OPEP+ tenu le 2 juin dernier, avec à la fois l’engagement à des coupes de production durables (jusqu’à fin 2025 pour une bonne partie d’entre elles) mais aussi le fléchage d’un potentiel début de remontée de production à partir du T4-2024, ce qu’ont surtout retenu les investisseurs. Enfin, l’or n’a que peu progressé (+1%) en dépit du recul du taux réel américain à 10 ans (i.e. hors anticipations d’inflation ; -30 pb sur la même période), signe d’un certain recul de la prime de risque géopolitique et de doutes quant à la persistance de la dynamique de la demande pour le métal jaune, en particulier dans les pays émergents.