Les inquiétudes restent vives sur les marchés financiers, en l’absence d’amélioration sur les deux obstacles majeurs du moment que sont le conflit en Ukraine et la situation sanitaire en Chine.
La poursuite des frappes russes a conduit l’Union européenne à mettre en avant un sixième volet de sanctions, lequel comporterait notamment, s’il était validé par tous les États membres, un embargo sur le pétrole russe d’ici la fin de l’année, ainsi que l’exclusion du système financier international « Swift » de trois nouvelles banques russes, dont la plus importante, Sberbank. Mentionnons que pour accroître les chances de validation par la Hongrie et la Slovaquie, ces deux pays pourraient bénéficier d’un délai supplémentaire pour cesser leurs importations de brut russe. Dans le sillage de ces annonces, le Brent a repassé à la hausse le seuil de 110 $/baril pour la première fois depuis mi-avril.
Les craintes quant à la dynamique de l’inflation ces prochains mois continuent aussi d’être alimentées par les contraintes sanitaires en Chine, toujours fortes à Shanghai et même étendues à d’autres régions, avec des inquiétudes croissantes autour de Pékin ces derniers jours. Les indicateurs économiques chinois publiés au début du mois de mai témoignent d’ailleurs de l’impact de ces contraintes sanitaires sur l’activité économique du pays, lequel aura des répercussions à l’échelle mondiale, aussi bien en matière de croissance que d’inflation.
La Fed est toutefois venue apporter un certain soutien le 4 mai, en recalant des attentes trop agressives quant au rythme de son resserrement monétaire des prochains mois. Si l’institution a, comme attendu, relevé ses taux directeurs de +50 pb (à 0,75% -1,0%) et confirmé le démarrage de la réduction de la taille de son bilan à partir du 1er juin, J. Powell s’est montré relativement confiant concernant la capacité de l’institution à maîtriser l’inflation sans se précipiter outre-mesure, i.e. sans risquer de casser la croissance. Ceci a permis un rebond des indices actions mondiaux, une relative accalmie sur les taux souverains (le 10 ans américain restant néanmoins proche de 3%), une remontée de l’euro au-delà de 1,06 $, et un retour de l’or à près de 1900 $/once.