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Flash marchés. 1er août 2024

Le mois de juillet n’a pas offert de repos estival aux investisseurs.

Aux Etats-Unis, les investisseurs ont ainsi entrepris une rotation thématique marquée, se matérialisant par un recul des valeurs technologiques (-2% pour le NASDAQ-1001 ) au profit des petites et moyennes capitalisations (Russell 2000 2 à +10% vsS&P 5003 à +1%).

Les chiffres globalement rassurants de l’inflation, tant pour la partie générale (-0,1% en glissement mensuel pour la donnée CPI4 vs +0,1% attendu) que pour la sous-jacente (+0,1% vs +0,2% attendu), couplés à une dynamique économique toujours résiliente, en ont été des catalyseurs clés.

L’accélération de la compagne présidentielle américaine a également joué un rôle alors que les velléités protectionnistes de D. Trump ont porté les petites et moyennes entreprises dont l’activité est souvent plus domestique. Dans les sondages toujours incertains depuis le retrait de J. Biden, le candidat Républicain demeure favori mais sa nouvelle concurrente K. Harris progresse dans les intentions de vote.

Ces éléments se sont également accompagnés d’une rechute des taux souverains américains, à -41 pb pour l’échéance à 10 ans et jusqu’à -48 pb pour l’échéance à 2 ans, ainsi que d’une repentification de la courbe des taux qui reflète surtout les risques inflationnistes à moyen et long terme du programme de D. Trump.

La saison des publications de résultats du T25-2024 a par ailleurs débuté sur une note mitigée, notamment en Europe. Les entreprises du Vieux continent semblent en effet confrontées plus directement à la faiblesse de la consommation en zone euro (attestée par plusieurs indicateurs : indices d’activité PMI6 inférieurs aux attentes, croissance négative en Allemagne au T25-2024, etc.) ainsi qu’aux maux toujours vivaces de l’économie chinoise. Les indices européens peinent en conséquence à progresser sensiblement (Stoxx Europe 6007 et CAC 408 à +1%) malgré le recul du risque politique en France.

En Asie, le Topix9 (Japon ; -1%) recule dans le sillage de la nette appréciation du yen (+7% face au dollar à 1 $ = 149,9 ¥), tout comme les indices actions chinois, affectés par la faiblesse récurrente de l’économie locale et aucune nouvelle annonce concrète de relance de la part du gouvernement, même à l’issue du très attendu 3e plénum du Parti communiste.

Enfin, soulignons la nette baisse du cours du Brent (-4% à 81 $/b) sur fond d’espoirs de trêve renforcés au Moyen-Orient, bien que la frappe israélienne à Beyrouth et l’assassinat du chef politique du Hamas à Téhéran en fin de mois ravivent les craintes d’un embrasement de la région.

L’or poursuit dans ce contexte son ascension vers un nouveau record historique (+6,5% à 2493 $/once).

1 NASDAQ-100 : indice réduit prenant en compte les 100 plus grandes capitalisations boursières du NASDAQ (National Association of Securities Dealers Automated Quotations) qui est une bourse d’échange électronique américaine principalement concentrée sur les actions technologiques.

2 Russell 2000 : un indice boursier construit à partir de 2000 entreprises américaines de petite capitalisation.

3 S&P 500 : indice boursier construit à partir de 500 grandes entreprises cotées sur les bourses américaines.

4 CPI : indicateur économique qui mesure l’inflation (Le « Core Personal Consumption Expenditures (PCE) Price Index).

5 T2 : 2e trimestre.

6 PMI : Petite ou moyenne entreprise industrielle.

7 Stoxx Europe 600 : indice qui permet de suivre les 600 plus grosses capitalisations boursières de 17 pays européens.

8 CAC 40 : principal indice boursier de la Bourse de Paris qui reflète la performance des 40 actions les plus importantes et les plus activement négociées cotées sur Euronext Paris.

9 TOPIX : le Tokyo Stock Price Index, est un des deux indices boursiers de référence au Japon (avec le Nikkei).