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Flash marchés. 10 février 2025

L’arrivée de D. Trump au pouvoir a alimenté une forte volatilité sur les marchés financiers.

Une forte volatilité sur les marchés financiers.

Entre craintes pour certains et espoirs pour d’autres, l’arrivée au pouvoir de D. Trump a de toute évidence incarné le fait majeur du mois de janvier 2025, alimentant une forte volatilité sur les marchés financiers.

Les investisseurs obligataires ont notamment dû avoir le cœur bien accroché, en particulier aux Etats-Unis où l’échéance souveraine à 10 ans a un temps dépassé le seuil de 4,80% avant de rechuter vers 4,50%. Il a en effet fallu digérer, dans un premier temps, un enchainement de statistiques économiques solides (créations d’emploi, taux de chômage), alimentant les préoccupations quant à la poursuite de la désinflation aux Etats-Unis. Certes tempérées par les chiffres du PIB pour le quatrième trimestre (+2,3% en rythme séquentiel annualisé vs +2,6% attendu et +3,1% au troisième trimestre), il aura surtout fallu attendre la publication de l’inflation CPI1 en-dessous des attentes en janvier (+0,2% en variation mensuelle) pour que les investisseurs réintègrent un cran plus d’optimisme. La confirmation progressive, à partir du 20 janvier (date du début du mandat), d’un Donald Trump « édulcoré » a également contribué à cette dynamique, ainsi qu’à la hausse des indices actions (S&P 5002 : +4%), notamment rassurés par le discours de D. Trump concernant les droits de douane (sur lesquels les anticipations étaient pessimistes). Ni le statut quo de la Fed3, ni l’émergence de DeepSeek (un « IA » chinoise promettant de révolutionner le secteur) n’auront finalement pesé outre mesure.

Les planètes se sont également alignées en Europe où le Stoxx Europe 6004 (+6% vers un nouveau record historique) a, une fois n’est pas coutume, surperformé son homologue américain, entre :

  • l’attentisme de D. Trump vis-à-vis du sujet commercial avec l’Union européenne;
  • la baisse de taux de -25 pb de la BCE5 et la voie libre confirmée pour continuer l’assouplissement ces prochains mois (rebond progressif des indicateurs d’activité PMI et rechute continue de l’inflation);
  • une saison de résultats T4-2024 favorablement orientée. Le CAC 40 (+8%) a d’autant plus tiré son épingle du jeu que le segment du luxe a profité des publications rassurantes de Richemont et Burberry, et que le sujet politique a connu une certaine accalmie grâce à la capacité du gouvernement de F. Bayrou à négocier avec le Parti Socialiste et à éviter la censure.

La performance des indices asiatiques a été un cran plus mitigée. Si les marchés chinois (Hang Seng6 : +2%) ont su tirer parti des propos relativement complaisants de D. Trump à l’égard de l’empire du Milieu, le manque de soutien massif des autorités reste un frein structurel. Au Japon, le Topix7 (+1%) a été freiné par l’appréciation du yen (+1% face au dollar) après le durcissement des conditions monétaires acté par la banque centrale nippone.

Enfin, la relative stabilité du Brent8 (+2% à 76 $/b) cache en réalité une volatilité accrue (pic à 83 $/b atteint en cours de mois) après la décision de J. Biden de sanctionner le secteur pétrolier russe, et les incertitudes qui planent toujours concernant la politique énergétique de D. Trump (production américaine, sanctions internationales contre l’Iran et le Venezuela, implication dans le conflit en Ukraine et au Moyen-Orient). Finalement, seul l’or a connu un mois de janvier relativement calme, profitant d’une dynamique haussière ininterrompue (+5% en janvier et +11% entre le point bas de décembre et la poursuite de la hausse début février) dans le sillage de la rechute des taux souverains mondiaux et, plus globalement, de l’attractivité de son statut de valeur refuge.

1 CPI : Indice des prix à la consommation ou IPC (en anglais, consumer price index ou CPI) mesure l’évolution du niveau moyen des prix des biens et services consommés par les ménages, pondérés par leur part dans la consommation moyenne des ménages.

2 S&P 500 : indice boursier construit à partir de 500 grandes entreprises cotées sur les bourses américaines.

3 FED : Réserve Fédérale des Etats-Unis en charge du contrôle la politique monétaire des Etats-Unis.

4 Stoxx Europe 600 : indice qui permet de suivre les 600 plus grosses capitalisations boursières de 17 pays européens.

5 BCE : Banque Centrale Européenne

6 Hang Seng : indice phare de la bourse de Hong Kong.

7 Topix : Tokyo stock Price Index, un indice boursier de la bourse de Tokyo.

8 Brent : type de pétrole brut utilisé comme standard dans la fixation du prix du brut et comme matière première pour les contrats à terme sur le pétrole. Le Brent sert comme référence de prix pour le pétrole d'Europe, d’Afrique et du Moyen-Orient.