Le cycle d’assouplissement monétaire de la Fed1 est lancé.
En actant une baisse de 50 pb des taux directeurs, J. Powell a ainsi largement alimenté l’optimisme sur les marchés financiers, d’autant que ce dernier a insisté dans son discours sur la nécessité de préserver une économie et un marché de l’emploi solides outre-Atlantique. Alors que les indices actions accusaient en début de mois une baisse importante en raison de données économiques (ISM manufacturier et chiffres de l’emploi) ayant fait resurgir une nouvelle fois les craintes de récession, le président de la Fed les a ainsi largement atténuées, bien aidé certes par d’autres statistiques plus favorables (ISM services, ventes au détail), permettant aux marchés d’actions de clôturer dans le vert in fine (S&P&nsp;500 : +2,0%; NASDAQ-100 : +2,5%). Le pivotement de la Fed aura également laissé des traces sur les marchés obligataires, notamment via une nette repentification de la courbe des taux souverains américains (-25 pb pour l’échéance à 2 ans à 3,65% vs -12 pb à 3,78% pour celle à 10 ans)
L’Europe continue de son côté d’éprouver des difficultés plus importantes que prévu sur le plan économique.
Ce retard au démarrage, que soulignent notamment le recul de la consommation au deuxième trimestre ou la faiblesse apparentes des données d’inflation, notamment en France (1,2% vs 1,8% attendu) et en Allemagne (1,6% vs 1,7% attendu), empêche les indices actions de progresser (Stoxx Europe 600 : -0,4%) et exerce une pression baissière sur les taux souverains (Allemagne à 2 ans : -32 pb; 10 ans : -18 pb). Cette dernière a également été renforcée par la nouvelle baisse de -25 pb des taux directeurs de la BCE, et la volonté affichée des membres de l’institution de continuer sur ce rythme, potentiellement dès la prochaine réunion du mois d’octobre.
En France, l’incertitude politique reste de mise et la trajectoire des finances publiques reste au cœur des enjeux, bien que le CAC 40 parvienne toutefois à rester stable sur le mois, profitant principalement de son exposition à la Chine.
Le gouvernement chinois a en effet annoncé une série de mesures de soutien budgétaire et monétaire afin de redresser l’économie de son pays, soit un policy mix accommodant qui a été accueilli très favorablement par les marchés actions (CSI 300 : +20,9%; Hang Seng : +17,5%).
Au Japon, les indices reculent pour le deuxième mois consécutif (Topix : -2,5%), maintenus sous pression par une banque centrale engagée dans un cycle de resserrement monétaire à contre-courant du reste du monde, et par l’appréciation induite de la devise nippone (+1,7% face au dollar à 1 $ = 143,6 ¥).
Enfin, soulignons la chute du cours du Brent (-6,7% à 71,8 $/b), accablé tant par les rumeurs de hausse de la production en Arabie Saoudite et les craintes relatives à l’unité de l’OPEP+, que par les incertitudes concernant la demande mondiale. Ceci aura largement pris le dessus sur l’exacerbation du risque géopolitique, et les tensions autour d’un embrasement au Moyen-Orient entre Israël d’un côté, et l’Iran et le Liban de l’autre. Dans ce contexte risqué, et en parallèle de la chute des taux et du dollar (DXY : -0,9%), l’or continue son ascension et atteint de nouveaux sommets à 2685 $/once (+5,2%).